21 sept. 2012

Histoire de la psychiatrie à l'âge nazi



"Bondissons par conséquent du Portugal aux États-Unis où un nouveau grand malade psychiatrique nommé Freeman, « Homme libre » – car mon âme cauchemardesque a le sens de l’humour –, se prit de passion pour le pic à glace.  AH AH AH AH ! Il soulevait la paupière d’un schizophrène ou d’un neurasthénique, y enfournait salacement son pic à glace, passait sous l’os orbital pour atteindre le cerveau de sa victime et, transmettant à son pic à glace une vigoureuse oscillation, il piquait et repiquait, pilait, concassait, broyait, farfouillait, triturait  jusqu’à avoir réduit en bouillie le tissu cérébral de son aliéné. Ce militant de la bouillie de cervelle avait un camion, poétiquement baptisé « lobotomobile », avec lequel il parcourait les États-Unis et où il pratiqua à la volée 3500 bouillies de cerveau. Lorsque son permis d’exercer la médecine lui fut enfin retiré, il était trop tard.  Freeman avait lancé une véritable mode consistant à couper dans le vif du sujet.  Près d’un million de personnes furent ainsi lobotomisées entre les années 40 et 60, à partir de quoi la lobotomisation se répandit universellement par le biais d’une méthode plus moderne, indolore  et pleine d’avenir : la télévision."
Extrait de Chaos brûlant